Deuxième séance : quelle présidence pour la commission européenne

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Deuxième séance : quelle présidence pour la commission européenne

Plenary session - Opening of the sitting

…C’est le lendemain du 14 juillet que je reprends le chemin de Strasbourg. Nous sommes à peine installé-es que déjà les choses sérieuses commencent. Nous savons depuis deux semaines déjà que c’est Mme Ursula von der Leyen qui sera la candidate au poste de présidente de la Commission européenne. Cette allemande austéritaire, fervente partisane de l’OTAN et de l’Europe de la défense, autrement dit de l’Europe de la guerre, vient solliciter nos suffrages. Elle a présenté devant notre groupe, une semaine auparavant, un programme décevant et inquiétant : aucune prise de conscience de l’urgence écologique, sociale, démocratique. Bref, dorénavant tout sera comme auparavant.

Nous sommes le mardi 16 juillet lorsque Mme von der Leyen vient prononcer devant notre Parlement son discours de politique générale. Depuis son audition devant notre groupe, elle a tenté de verdir son discours dans l’espoir de séduire une partie du groupe formé par les Verts. Elle propose par exemple d’investir 1,000 milliards d’euros pour le climat sur dix ans. On se dit que c’est beaucoup. Mais ce n’est finalement que ce que la Banque centrale européenne a déboursé en un an pour sauver les banques européennes. Et c’est tout à fait insuffisant pour répondre à l’urgence. 

Malgré ses annonces, Ursula Von der Leyen n’est finalement élus qu’avec neuf voix d’avance. C’est la majorité la plus courte au Parlement Européen pour l’élection d’un président de la commission. Un signe sans doute de la dislocation de la grande coalition qui gouverne l’Europe depuis tant d’années.

Le lendemain nous abordons une autre question importante de notre travail parlementaire : les délégations interparlementaires. Ces délégations sont des groupes de député-es européen-nes envoyé-es auprès d’autres organisations régionales, d’autres zones géographiques, d’autres États. Elles sont une chance pour nous car elles nous permettent de tisser des liens avec celles et ceux qui partout dans le monde luttent pour les mêmes valeurs d’humanisme, d’écologie et d’indépendance que nous. Je suis très fier des trois délégations parlementaires dont je suis membre. La délégation à l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée ; la perspective de travailler à rapprocher les deux rives de notre Mer commune pour qu’ensemble nous affrontions les grands défis de l’Humanité m’honore et m’enchante. La délégation pour les relations avec les pays du Maghreb ensuite, ce Maghreb dont nous sommes si proche par les multiples liens qui nous unissent et où le peuple algérien, emboitant le pas au peuple tunisien, mène une révolution citoyenne. La délégation pour les relations avec la péninsule coréenne enfin, afin de pouvoir contribuer à construire la paix dans cette zone du monde.

Cette session plénière à Strasbourg se conclue par nos tout premiers votes de textes. Nous devons voter sur quatre sujets internationaux : la situation à Hong Kong ; la situation à la frontière entre les États-Unis et le Mexique ; la situation des militants écologistes et prisonniers ukrainiens en Russie ; la situation au Venezuela. J’ai pris part à ces quatre votes et je vous livre ici les raisons qui ont motivé mes votes. 

Je me suis abstenu sur le texte sur la situation à Hong Kong : je soutiens évidemment sans réserve les manifestations pacifiques à Hong-Kong et condamne fermement la répression policière, mais je ne peux pas voter sur un texte qui passe sous silence complet les multiples violations des droits humains auxquelles se livrent les entreprises européennes avec la complicité des autorités. 

J’ai voté pour le texte sur la situation à la frontière entre les États-Unis et le Mexique afin de condamner l’horreur humanitaire de la politique migratoire de Donald Trump.

Je me suis abstenu sur le texte sur les militants et prisonniers ukrainiens en Russie : si je demande la levée de la condamnation des militants ukrainiens, pourquoi le Parlement européen reste-t-il silencieux sur les prisonniers russes ? Ne sont-ils pas dignes de l’intérêt du Parlement ou alors cette résolution vise-t-elle seulement à aggraver les tensions avec la Russie ? 

Enfin, concernant le texte sur la situation au Venezuela, j’ai voté contre car les sanctions proposées, de l’avis même de Mme Bachelet, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’hommes, ne feraient qu’aggraver la crise humanitaire. Les sanctions ne sont pas la solution au Venezuela, il faut une solution politique et diplomatique respectueuse du peuple vénézuélien.