Pour une nouvelle stratégie industrielle européenne

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Environnement

Pour une nouvelle stratégie industrielle européenne

Le 10 septembre 2020, nous avons examiné en Commission de l’Environnement et de la Santé publique (ENVI) les amendements sur un dossier essentiel à la réussite de la bifurcation écologique : la stratégie industrielle.

Retrouvez ci-dessous le fil publié sur Twitter à cette occasion.

La crise de la Covid-19 a montré à quel point les États européens désindustrialisés ont fait face à des pénuries. En France nous avons manqué de tout (masques, gel, appareils respiratoires etc.) précisément parce que nous n’avions plus l’appareil productif contrairement à l’Allemagne.

L’importance d’une puissante base industrielle dans la riposte face à la pandémie est quelque chose que le rapport de la commission d’enquête de La France insoumise sur le coronavirus a largement mis en valeur. Dans mon amendement, j’alerte également sur les profonds déséquilibres qui vont se creuser entre l’Allemagne, qui représente plus de la moitié des aides d’État versées, et les pays industriels les plus touchés : Italie, Espagne et France.

Vous connaissez le Green Deal de la Commission ? C’est le joli nom trouvé pour recycler ce qui n’est du capitalisme vert et entretenir le mythe d’une croissance capitaliste illimitée alors même que nous épuisons l’ensemble des écosystèmes. Je tenais à le rappeler.

Ce qu’il y a encore de plus fort avec le Green Deal de la Commission c’est l’idée d’une croissance décuplée dès la consommation de ressources naturelles. C’est un pur mythe qui ne pourrait se réaliser qu’en délocalisant nos productions insoutenables dans le reste du monde !

Il est temps de bifurquer et de sortir de la logique d’accumulation capitaliste sans fin et replacer l’humain au centre : l’économie doit servir à satisfaire les besoins humains que nos sociétés doivent collectivement définir dans le respect de nos limites planétaires.

Partir de la la définition collective des besoins désirables et soutenables c’était tout le sens de la proposition de loi pour une bifurcation écologique portée par mes camarades Mathilde Panot et Danièle Obono. Comment assurer la définition collective de ces besoins désirables et leur satisfaction dans le respect des limites planétaires ? Par la planification démocratique, écologique et sociale :

Évidemment la planification que nous défendons n’a rien à voir avec le Haut Commissariat au Plan de Monsieur Bayrou, qui est une coquille vide, mais avec un vrai plan décidé collectivement et démocratique comme celui que La France insoumise défend ! Au cœur de cette planification et pour assurer la satisfaction de nos besoins désirables, nous avons besoin d’une puissante base industrielle, y compris d’industries traditionnelles, et de services publiques de qualité accessibles à tou-tes :

Pour réussir la bifurcation nous devons réindustrialiser pour raccourcir les chaînes de valeur et surtout nous devons concevoir et produire autrement afin de fournir aux citoyen-nes des biens durables, réutilisables, réparables, recyclables et surtout utiles !

Un besoin essentiel que l’industrie doit satisfaire c’est évidemment la santé ! Le médicalement est un bien commun et ne devrait pas être un bien marchand ! C’est pourquoi dans le cadre de la planification nous devons constituer un pôle public du médicament !

Constituer un pôle public du médicament c’est la proposition de loi qu’a porté La France insoumise à l’Assemblée nationale et qu’ont rejeté les macronistes ! 

Ensuite, la législation concernant les sites industriels Seveso est insuffisamment appliquée et respectée faute de moyens d’inspection suffisants. La faute à qui ? Aux coupes budgétaires imposées dans le cadre du Semestre européen ! Cela doit cesser, tirons les leçons de Lubrizol !

J’espère de tout cœur que la commission d’enquête demandée par ma camarade et amie Mathilde Panot sur le désengagement de l’État face aux risques industriels permettra une prise de conscience massive sur ce problème !

Il n’y aura pas de bifurcation écologique, pas de renouveau de notre outil industriel sans les travailleurs ! Ce sont eux qui produisent toutes les richesses et qui innovent ! Nous devons enfin les reconnaître et assurer le maintien du plus haut niveau de formation :

Si nous voulons protéger les travailleurs, leurs conditions de vie et de travail, il faut strictement limiter et encadrer le recours à la sous-traitance, pratique qui engendre précarité et mise en danger des salariés sous-traitants dans la production industrielle !

Le problème majeur de la sous-traitant concerne tout particulièrement les salarié-es du secteur nucléaire en France : c’est un scandale sur lequel ma collègue Mathilde Panot a lancé l’alerte il y a déjà plusieurs mois !

La bifurcation écologique doit drastiquement réduire notre empreinte carbone et environnementale ! Pour ce faire nos objectifs climatiques doivent prendre en compte les importations, sinon nous nous serons contentés de délocaliser les productions et les pollutions :

Déjà les importations pèsent de plus en plus lourd dans l’empreinte carbone de la France ! Il faut prendre en compte cet angle mort en réduisant nos importations ! Seule une taxe carbone aux frontières le permettra, c’est ce que je défends. Cette taxe carbone aux frontières doit s’intégrer dans le cadre d’un protectionnisme solidaire qui assure le plus haut respect des normes internationales du travail pour que cesse le dumping social et la mise en concurrence des travailleurs entre eux à travers le monde :